Glossaire de l'aromathérapie scientifique

Ce glossaire comprend des définitions de termes liés à l'histoire, à la production et à l'utilisation des huiles essentielles. Il comprend également des définitions de termes relatifs à la physiologie et à la biochimie des huiles essentielles.

Aromathérapie : étymologiquement du grec « ἄρωμα - arôma » = arôme, aromate; et de θεραπεία - therapeia » = soin, cure. Le terme aromathérapie a été créé par un français, René Maurice Gattefossé (1881-1950) signifiant « usage des arômes à des fins thérapeutiques » dont les fragrances des huiles essentielles (HE). L’Aromathérapie est une branche de la Phytothérapie qui fait appel aux propriétés des HE extraites de plantes aromatiques (pharmacognosie). Elle est considérée comme une thérapie complémentaire ou encore comme une Médecine Alternative ou Complémentaire (MAC).

Aromatologie : connaissance des huiles essentielles et de leurs fragrances ainsi que leurs utilisations à des fins thérapeutiques et de bien-être.

Aromachologie : science des phénomènes liés aux odeurs, plus particulièrement l’influence des odeurs sur le comportement. L’Ecole anglaise, initiée par Marguerite Maury (1960), procède de l’Aromachologie.

Aromatogramme : méthode de mesure calquée sur celle de l’antibiogramme effectué avec des huiles essentielles (et non des antibiotiques) ; permet de tester et de mesurer précisément le pouvoir antibactérien d’une HE et la sensibilité particulière d’une bactérie vis-àvis de cette HE. Pour ce faire, des disques buvards imprégnés d’HE sont placés au sein d’une culture bactérienne (boite de pétri) ; après 24h dans une étuve à 37°C, la mesure des zones d’inhibition autour de certains de ces buvards imprégnés d’HE permet de déterminer si la bactérie est « sensible » - « intermédiaire » ou « résistante » à une HE donnée. L’utilisation thérapeutique de telle ou telle HE devient ainsi scientifique et particulièrement précise. Cette méthode initiée par les Dr VALNET & GIRAULT dans les années 1970 reste aujourd’hui peu utilisée.

Autolabel : certains Laboratoires producteurs d’HE souhaitent labelliser leurs produits en se dotant d’un cahier des charges rigoureux comportant des critères de qualité médicale pour leurs HE chemotypées. Démarche cherchant l’excellence d’une qualité médicale à souligner, même si la qualité finale du produit obtenu n’est pas contrôlée à ce jour par un organisme extérieur compétant, indépendant et impartial. Pour exemples, parmi les autolabels les plus courants :

  • HEBBD : Huile Essentielle Botaniquement et Biologiquement Définie (autolabel propre au Laboratoire Phytosun’Aroms)
  • HECT : Huile Essentielle Chémo Typée (autolabel propre au Laboratoire Pranarôm)
  • HESD : Huile Essentielle Scientifiquement Définie (autolabel propre au Laboratoire Eona).

Biotope : milieu de vie dans lequel les conditions écologiques sont considérées comme étant homogènes et bien définies. Le biotope d’un organisme vivant est un milieu caractérisé par des paramètres connus (paramètres géographiques tels altitude, longitude, latitude – paramètres climatiques tels vent, température ou encore caractères physico-chimiques du sol, …) auquel l’organisme est spécialement adapté. Chaque biotope est également caractérisé en principe par la faune et la flore qui l’habitent (la biocénose).

Chemotype (ou chimiotype) : appelé également race chimique, permet de définir les molécules caractéristiques d’une HE, correspondant généralement aux constituants représentatifs ou majoritaires. La précision du chemotype est capitale en thérapeutique : c’est la carte d’identité permettant d’identifier précisément (botaniquement et biochimiquement) la plante et l’organe producteur distillés. Le chemotype renseigne également sur les molécules biochimiquement actives et pouvant être utilisables en thérapeutique. Concernant la qualité médicale, le caractère indispensable associé à une notion scientifique repose sur le fait qu’une même plante aromatique botaniquement définie synthétise une ESS dont on tire une HE biochimiquement différente en fonction de l’organe distillé (feuille, fleur, tige, …) et du biotope dans lequel elle s’est développée. En effet, bien que certaines plantes soient morphologiquement et génétiquement identiques, leur phénotype chimique peut s’avérer variable. Nature du sol, altitude, ensoleillement, climat, sont autant d’éléments susceptibles d’influencer la composition d’une HE. Ainsi, pour le Thym (Thymus vulgaris), existe-t-il différents chemotypes pour son HE : on définit ainsi une HE de Thym à thymol ou à géraniol, ou à linalol ou encore à thujanol aux activités thérapeutiques comme aux toxicités différentes.

Le chemotype se définit par des analyses chromatographiques de l’HE (chromatographie en phase gazeuse couplée à la spectrométrie de masse) et permet de définir qualitativement et quantitativement la composition chimique exacte d’une HE en vue de son utilisation sécuritaire en thérapeutique. Cette notion de chemotype a été officialisée par l’Union Européenne depuis 2006. Selon les laboratoires spécialisés en aromathérapie, les abréviations « ct » et « sb » sont utilisées dans la littérature de façon indifférenciée pour désigner le chemotype d’une HE.

CLP : Classification, Labelling, Packaging : Le règlement CLP désigne le règlement (CE) n°1272/2008 du Parlement européen relatif à la classification, à l’étiquetage et à l’emballage des substances chimiques et des mélanges. Les produits y sont classés par catégorie, chacune ayant un pictogramme et faisant mention d’un avertissement (« danger », « attention »).

Complexe aromatique : réunion d’un certain nombre d’HE et d’HV en mélange dans le but de profiter des différentes vertus de chacun des ingrédients utilisés. En pratique, un mélange d’HE doit comporter quelques HE (3 à 5 tout au plus) pour éviter des interactions et/ou réarrangements moléculaires incontrôlables qui pourraient s’avérer agonistes, antagonistes ou nocifs in vitro ou in vivo. Ainsi, un complexe aromatique composé de plusieurs dizaines de molécules aromatiques serait sans aucun doute une aberration thérapeutique.

C.O.V : Composés Organiques Volatiles. Certains COV, dont certaines molécules terpéniques contenues dans les HE pourraient être à l’origine, ont un impact direct sur la santé. Plusieurs normes de la qualité de l'air ont été établies afin de protéger les humains des différents polluants atmosphériques pouvant nuire à la santé. Certains COV sont allergisants, mutagènes ou cancérigènes, alors que d’autres peuvent causer des irritations des yeux, du nez et de la gorge.

Cultivar : « variétés cultivées » de végétaux résultant d’une sélection, par mutation ou hybridation (naturelle ou provoquée), cultivées pour des caractéristiques intéressantes qui leur sont propres (ex : haute teneur en ESS, forte concentration en une molécule particulièrement bénéfique…).

DL50 : La dose létale médiane ou concentration létale médiane (CL50) est un indicateur quantitatif de la toxicité aiguë d'une substance. Cet indicateur mesure la dose de substance causant la mort de 50 % d'une population animale donnée.

Essence (ESS) : substance aromatique naturelle secrétée par toutes les plantes aromatiques. Une essence est récupérée par expression à froid (et non par distillation). C’est le cas des agrumes (Bergamote, Citron, Mandarine, Orange, Pamplemousse, par ex) qui stockent leur ESS dans des cellules sécrétrices localisées dans l’épicarpe de leurs fruits (= zestes). Lorsque l’ESS n’est pas présente en quantité suffisante à l’intérieur d’une plante aromatique, il est nécessaire de la distiller. L’HE d’une plante aromatique est son ESS distillée.

Extraits Lipidiques (EL) ou macérâts huileux : la macération des sommités fleuries (ex Calendula, Millepertuis) ou d’autres parties de végétaux dans une ou plusieurs huile(s) végétale(s), suivie d’une exposition solaire du macérât permet d’obtenir après filtration, un extrait lipidique. Cet extrait contient uniquement des composés liposolubles provenant des organes des plantes mises à macérer. Un EL présente des vertus thérapeutiques intéressantes.

Huile Essentielle douce : expression utilisée pour une huile essentielle reconnue de faible ou de très faible toxicité (voire toxicité insignifiante), de par sa composition biochimique parfaitement bien tolérée et le principe de dilution mis en oeuvre.

Huile Essentielle (HE) : produit obtenu à partir d’une distillation par entraînement à la vapeur d’eau d’une plante aromatique L’AFNOR a édité une norme pour la dénomination «HE »: AFNOR NF.T 75006.

Huile Végétale (HV) : substance grasse obtenue à partir de graines de plantes oléagineuses, par pression à froid. Les HV sont d’excellents excipients naturels utiles pour la dilution des HE en vue de leurs applications cutanées. La plupart d’entre elles possèdent en outre des propriétés intrinsèques (anti-inflammatoires, régénérantes, hydratantes...) susceptibles d’être mises à profit dans un soin thérapeutique.

Hydrolat Aromatique (HA) : eau ayant servi à la distillation de la plante et récupérée après distillation des plantes aromatiques ou non aromatiques. Il s’agit des vapeurs d’eau recondensées, séparées de l’HE à la sortie de l’alambic. L’HA est plus ou moins concentré en molécules thérapeutiques actives selon les plantes ; il contient seulement certaines des molécules aromatiques (les plus hydrosolubles) de la plante, vaporisées au cours de la distillation. Les HA sont fragiles, leur conservation doit être de courte durée, dans un endroit frais et à l’abri de la lumière. Ex : eau de Mélisse, eau de fleur d’Oranger, eau de Rose.

IFRA : International Fragrance Association (Association de la parfumerie internationale). L’IFRA est l'organe représentatif international officiel de l'industrie de la parfumerie. Son but principal est d'assurer la sécurité des matières premières de parfumerie grâce à un programme scientifique dédié. L'IFRA est aussi à l'origine d'un Code de bonnes pratiques pour les industriels ainsi que de standards d'utilisation des ingrédients de parfumerie.

LOAEL : Lowest Observed Adverse Effect Level. C’est la dose minimale pour engendrer un effet nocif observable (DMENO ou LOAEL en anglais pour Lowest Observed Adverse Effect Level). Plus précisément, elle correspond à la plus faible dose de substance pour laquelle on constate une augmentation statistiquement (ou biologiquement) significative en fréquence ou en sévérité d’un effet nocif observé dans le groupe exposé par rapport au groupe non exposé.

NOAEL : No Observed Adverse Effect Level. On estime généralement qu’il existe une dose ou une concentration en dessous de laquelle aucun effet indésirable ne se produit : il existe un seuil de toxicité. L’objectif est de déterminer la dose ou la concentration en dessous de laquelle la probabilité d'apparition de l’effet critique sera en théorie nulle : la dose maximale sans effet nocif observable (DMSENO ou NOAEL en anglais pour No Observed Adverse Effect Level). Plus précisément, elle correspond à la dose la plus élevée pour laquelle on n’observe pas d’augmentation statistiquement (ou biologiquement) significative en fréquence ou en sévérité d’un effet nocif, dans un groupe exposé à la substance par rapport à un groupe non exposé.

Olfactothérapie : méthode psycho-énergétique raisonnée qui utilise les fragrances des HE pour aider une personne à retrouver un équilibre psycho-émotionnel dans la vie présente, en se libérant des blocages du passé (choc émotionnel, deuil, …). Un copyright de ce terme est déposé par Gilles Fournil.

Phytothérapie : étymologiquement, cette thérapie « soigne avec les plantes ». La phytothérapie fait appel aux propriétés thérapeutiques de certaines plantes médicinales, généralement utilisées sous forme d’extraits (infusions, extraits, teintures, …) et non pas de substance naturelle purifiée.

Plante aromatique : végétal contenant des molécules volatiles odorantes dans au moins l’un de ses organes producteurs (feuille, fruit, fleur, graine, écorce, racine). Dès lors qu’il en contient suffisamment, il peut être distillé et l’on peut ainsi en extraire de l’HE.

Synergie : phénomène par lequel plusieurs HE mises en mélange agissent ensemble pour créer un effet global plus favorable que si les HE étaient utilisées séparément. De façon générale, on dit qu’il y a synergie positive quand « le résultat commun, (l’efficacité thérapeutique) est meilleur que la somme attendue des résultats individuels des parties ».

Totum : l’HE distillée d’une plante aromatique est composée de plusieurs centaines de molécules différentes. Chacune d’entre elles est présente en quantité variable, souvent faible. Les HE contiennent entre 3 à 10 constituants majeurs (> à 1%). L’action de l’HE entière, recueillie dans son intégralité, s’avère souvent plus importante et diffère de celle de ses principes actifs pris isolément. Ainsi, on constate notamment une toxicité différente, souvent diminuée, pour l’HE totale, prise dans sa globalité, par rapport à l’utilisation de certains de ses constituants pris isolément. Pour répondre à ce principe, le totum se définit comme l’ensemble de toutes les molécules d’une HE, récupérées après une distillation douce, complète et non fractionnée.